La stratégie papier contre les écrans zombies
Éduquer par l'exemple, une page à la fois : le pari du papier
Peu après la naissance de mon fils, je réalise l'effet miroir sur lui. Cet effet est si puissant que c'en est déroutant, effrayant mais aussi un levier magique d'éducation.
Donc, comme personne ne m'a appris à être père, je découvre tout. Je découvre surtout que mon fils me regarde, m'observe et me copie. Quand je le regarde, ébloui par cette vie qui se construit sous mes yeux, lui est en plein apprentissage de tout. Je peux voir dans ses yeux et dans son comportement, semaine après semaine, que son cerveau se construit, que son corps se modèle, que sa vue s'affine.
Quand je comprends qu'il m'observe et me copie, je me dis que j'ai un grand rôle à jouer dans sa représentation de ce qu'est la vie, l'attention portée aux autres, le mouvement, la santé du corps et de l'esprit, la générosité.
Bref, je réalise que ce que je fais sous ses yeux sera fondateur de sa vie de demain. Alors, je prends quelques décisions rapidement, comme faire du sport avec lui et le stimuler au mouvement, écouter tout type de musique pour lui ouvrir l'esprit, ne jamais regarder la télévision en sa présence (depuis le premier jour et encore aujourd'hui) et privilégier la lecture et les activités manuelles, et surtout n'accorder aucune importance à mon smartphone. Celui-ci est relégué à l'état d'outil de communication et d'objet décoratif.
Un jour, je me suis fait la remarque que je lisais beaucoup de contenu d'information sur mon smartphone. Je compris que si je voulais que mon fils prenne un jour un magazine ou un livre entre les mains, il fallait lui en mettre sous les yeux et lui montrer la voie. J'ai donc décidé de m'abonner à plusieurs magazines papier. Depuis 7 ans, je reçois des magazines divers que je fais évoluer en fonction de mes envies.
Premièrement, je lis moins sur mon smartphone et c'est une super nouvelle ; deuxièmement, je renoue avec le long format qui n'existe plus depuis l'avènement des réseaux sociaux ; et troisièmement, mon fils parcourt et lit mes magazines, donc ça marche. Il le fait naturellement, instinctivement. C'est ancré dans sa rétine. Je ne suis pas seul dans cette démarche : chez sa maman aussi, des magazines sont présents et certains identiques. C'est étonnant car parfois nous discutons de sujets dont il lit les grands titres, certaines pages, etc. En ce moment, nous recevons L'Obs, Histoires et Civilisations et Philosophie Magazine.
Et bien, je suis surpris de constater qu'il les parcourt tous sans distinction. Ce n'est pas un singe savant, il ne les lit pas systématiquement, il ne se jette pas dessus non plus. Mais comme chez moi, les magazines sont posés au sol et toujours à disposition, il peut en prendre un de temps en temps et le feuilleter, ou tout du moins lire les couvertures, les grands titres et s'interroger.
L'Obs et les sujets d'actualités politiques ont sa faveur, tout comme les grandes civilisations (Rome, Byzance, les mouvements de religions) et parfois les sujets percutants de Philosophie.
Bref, j'achète du papier. Et le plus récent est le dernier volume de Les Others. Les Others est un média d'aventure qui écrit des récits différents de ce que l'on trouve dans Montagne ou Ski Magazine (auxquels j'étais abonné avant). Ses parutions semestrielles sont léchées, dans un bel écrin de papier qui sent bon, avec de très belles photos et des textes qui font travailler l'imaginaire. C'est une très belle réalisation. Ce magazine est épais (+200 pages) mais aéré. C'est une invitation à la déconnexion et au voyage différent.
J'achète de plus en plus de papier car cela me plaît et je vois que mon fils en a pris le pli. Il aime assez lire, il prend chaque nouveau magazine qui traîne ici et je suis certain que ce prochain numéro de Les Others sur les jeux en extérieur va l'intéresser. Pour ma part, je prends le temps de lire de plus en plus aussi. À mesure que mon fils grandit, je ne lâche pas ma mission initiale qui est de lui montrer une voie possible, celle sans écran, tout du moins avec le moins d'écrans possible. De faire du smartphone un outil et pas un graal.
Je ne force rien, je suis comme ça, c'est simple pour moi de mettre cela en place car j'aime lire, j'aime la connaissance, j'aime le calme, la musique et la déconnexion.
Je suis ravi d'avoir des magazines papier chez moi, cela rend mon appartement très vivant. Cela me donne des objectifs de lecture, car chaque mois, 2 grands formats arrivent. Chaque semaine un nouvel hebdo. Cela peut faire beaucoup et c'est vrai que les échéances reviennent vite. Mais je m'y suis habitué. Au début, je culpabilisais de ne pas tout lire de chaque magazine. Et maintenant, je prends le meilleur de chacun, je lis ce qui m'intéresse vraiment et le reste sera pour une autre fois, mais une autre fois dans un autre magazine ou ailleurs car tous les 3 mois, mon fils et moi portons les formats longs dans la boîte à livres du quartier afin qu'ils profitent à d'autres qui n'ont pas les moyens de s'y abonner. Ces actes de générosité, je tiens à les faire avec mon fils, car la connaissance se partage, se donne, s'offre sans contrepartie, même si parfois nous repartons de cette micro "bibliothèque" avec un ou deux livres sous le bras ;)
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Je vous suis reconnaissant d’avoir lu ce récit. Si vous pensez qu’il a de la valeur pour vos proches, partagez-le et créons une tribu d’Alchimistes de l’attention chacun en mouvement, et prenant soin de sa santé, en marchant pieds nus vers la redéfinition de son succès
Geoffrey
- Aimer sa vie pour illuminer celle des autres
Pareil ici !
Les revues trainent sur la table basse ou même par terre sur le tapis..Ici, on est plutôt sur Nature Trail ou Pyrénées Magazine en ce moment :)
Et les revues enfants ? Je pensais les abonner l'année prochaine pour qu'il reçoive chaque semaine ou chaque mois un magazine dans la boite aux lettes...
Merci pour tes newsletters qui rappellent l'essentiel